17 novembre 2006

Mon palais



Mon palais est un royaume peuplé d’étranges créatures, les papilles gustatives. Il est l’empire d’un sens, le goût.

En ce moment, mon palais est au top de sa forme. Ses confrères, le nez et les yeux, lui ont apporté une bonne nouvelle. Les fêtes de fin d’année approchent. Mon palais espère que le père noël sera généreux : dinde aux marrons, fruits de mer, chocolats, champagne…

Tout parait fade à côté de ce festin annuel. Cependant, mon palais n’a pas à se plaindre. Moi, son noble serviteur, veille à son plaisir jour après jour, repas après repas. Lorsqu’il est content, mon palais ordonne une production massive de salive ; surtout à l’approche d’un gratin de pâtes fumant qui sent bon le fromage fondu.

Mais, il en n'est pas toujours ainsi ; car mon palais est exigeant et capricieux.

Il n’aime pas les produits amers, ni les aliments acides. Il ne porte pas en haute estime les condiments tels l’ail et l’oignon et a une sainte horreur du piment. Si je commets une erreur, malheur. La punition s’avère sévère.

C’est que mon palais a à ses côtés un vilain valet : l’haleine. Cette dernière, perfide et fidèle aux ordres de son maître est redoutable. En cas de tromperie, elle prolifère une odeur qui empeste fortement faisant fuir un à un mes prétendants. Autant dire que j’essaye de satisfaire au maximum ses désirs.

Mon palais aime la douceur et le sucre. Il préfère les produits onctueux qui fondent instantanément dans la bouche. Je le gâte. Je lui offre merveille comme des tartes aux fraises et des baguettes rustiques en début de mois. Passé le 20, c’est plus difficile, l’argent vient à manquer. Il faut être astucieux. Je mijote des plats peu chers mais bons : soupes, tartines de Nutella (J’ai toujours 2 ou 3 euros à consacrer au Nutella). De temps en temps, je suis particulièrement généreuse et j’opte pour un resto. Le samedi soir, c’est fête. Pendant 5 heures, j’inonde mon palais des cocktails colorés. Ca le rend joyeux. Par contre, mon estomac gronde. Le lendemain, il ne se gène pas pour exprimer son mécontentement.

Enfin, on ne peut pas plaire à tout le monde. Il faut choisir. En ce moment, c’est mon palais qui prime. On verra plus tard pour le reste des organes.


Julie OYONO

2 commentaires:

Julia a dit…

J'ai beaucoup aimé ton billet. Au niveau du fond, je l'ai trouvé poétique et bien écrit. Tu as fais des phrases courtes : cela facilite la lecture. Au niveau de la forme, tu as respecté nos chartes éditoriale et graphique en ce qui concerne le titre (explicite), le chapô et les paragraphes. Il manque cependant des liens externes (peut-être un article scientifique sur le palais) et au moins une image.
Julia

Anonyme a dit…

beurk c crade la photo! lol. c'est le palais de qui?